15 janvier 2024
Ouest France du 15/01/2024
Le Télégramme du 15 janvier 2024
Le Télégramme du 15/01/2024
Dominig Jolivet, militant de la langue bretonne et enseignant à Diwan, est décédé
Le 14 janvier 2024 à 21h45
Originaire du Guilvinec (29), Dominig Jolivet incarnait le militantisme pour la langue bretonne, depuis le milieu des années 80. Enseignant au collège Diwan de Quimper, il est décédé samedi 13 janvier. Il avait 60 ans.
Dominig Jolivet, défenseur des langues de Bretagne et au-delà, d'une identité culturelle forte, est décédé, samedi 13 janvier, dans cette Cornouaille qui l'a vu naître en 1963. Enseignant au collège Diwan de Quimper, depuis 2015, il devait faire valoir ses droits à la retraite dans quelques mois. Il avait été victime d'un accident vasculaire cérébral début décembre.
« Je garde, en particulier, une image de lui disant des poèmes d'Angela Duval dans un spectacle de danse contemporaine que j'avais créé », se souvient, avec une émotion dignement contenue, la chorégraphe et sociologue Soaz Jolivet, sœur de Dominig. « C'était un homme capable de s'adapter aux gens qu'il avait en face de lui. Capable de parler à une assemblée officielle de 800 personnes comme au vieux marin-pêcheur qu'il croisait sur les quais du Guil. »
Parcours d'enseignant à Diwan
Cette volonté d'échanger et de transmettre bâtit encore une cohérence dans le parcours professionnel de Dominig Jolivet, étroitement lié aux structures de l'école Diwan dans lesquels il n'avait cessé d'enseigner depuis le milieu des années 80, de l'école de Commana (29) jusqu'au lycée de Carhaix (29), en passant par le collège de Plésidy, près de Guingamp (22), ou bien les établissements de Trégunc (29), Saint-Brieuc ou Rennes, Capes de breton en poche. Depuis 2015, Dominig Jolivet enseignait au collège Diwan de Quimper et était revenu vivre au Guilvinec.
Mais Dominig Jolivet était aussi un amateur éclairé de kan ha diskan. « Il a beaucoup chanté en couple à l'époque où il était dans le Trégor. C'était un ami des frères Morvan », précise sa sœur Soaz. Il était aussi membre de la chorale du Guilvinec et des Kanerien Sant-Meryn, groupe vocal en langue bretonne de Plomelin (29).
« C'était un militant de la langue bretonne. Il était très sensible au fait que le breton puisse disparaître. Il était à fleur de peau dès qu'une population subissait une injustice. C'était mon petit frère… »
Ses obsèques seront célébrées dans la forme d'une cérémonie civile en breton au Guilvinec, samedi 20 janvier 2024, à 14 h, en compagnie de sa famille, ses amis et collègues.